vendredi 30 juin à 17h une délégation de syndicats et d’associations soutenant les lycéens de Voiron poursuivis après le blocage de la gare de Voiron lors des manifestations anti CPE est reçue à la préfecture par Le Directeur de Cabinet du Préfet tandis qu’une manifestation de soutien se tient place de Verdun. La séance commence par un tour de table des différents membres de la délégation : -JP Gilquin ( secrétaire de l’UD-FO ) pour FO rappelle les faits qui justifient cette demande d’entretien et insiste sur la gravité des sanctions prises contre ces 15 lycéens (pour chaque jeune environ 350 euros de dédommagement pour la SNCF plus une amende pénale de 150 euros). Sévérité d’autant plus étonnante que d’autres manifestants notamment dans les questions agricoles causent fréquemment des dégâts sans être sanctionnés. Surtout, il est très étonnant que, ce conflit étant terminé par une décision politique qui entérine le mécontentement suscité par le CPE, il n’y ait pas d’amnistie concernant les différentes formes de manifestations non violentes contre le CPE. Enfin Voiron est le seul endroit où des manifestants ayant retardé des trains sont sanctionnés alors que ce genre d’action s’est déroulé en de nombreuses villes. - Béatrice Vincent pour FO remet les pétitions de soutien à ces lycéens. Il y en a environ 500 qui ont été recueillies en quelques jours à Voiron, à Grenoble mais aussi à Paris et ailleurs en France et en Europe. Plusieurs personnalités politiques de la région ont aussi été contactées et ont écrit des courriers au préfet pour qu’il plaide auprès du gouvernement afin que ces sanctions soient levées : il s’agit de Marie-George Buffet ( secrétaire nationale du PCF ), Gilbert Biessy ( député PCF de l’Isère ), un sénateur PCF, André Vallini ( député PS de la circonscription de Voiron) et de Michel Brizard ( Maire de Voion ). - Thibaut Caron, un des quinze lycéens poursuivis rappelle que la manifestation organisée à la gare de Voiron était une action ayant pour seul but le retrait du CPE sans aucune violence ou dégradation contre les personnels ou le matériel de la SNCF. Ces lycéens ont été extrêment surpris des sanctions que la justice leur inflige et qui contrastent étrangement avec la teneur des entretiens qu’ils ont eu avec les policiers quelques jours après le blocage de la gare où il était seulement question d’un rappel à la loi. - JP Gilquin pour FO rajoute que les dirigeants des centrales syndicales au niveau national sont intervenus auprès du président de la République pour qu’il y ait bien amnistie pour ce genre de poursuite - Jérôme Marcuccini PCF et membre du collectif du 29 mai précise que les agents sont consternés de l’attitude des dirigeants de la SNCF dans cette affaire et notamment de la plainte déposée et des dommages demandés. - Mme Moros pour la FSU insiste sur la disproportion qu’il y a entre les faits et les sanctions. Cela semble accréditer la thèse que ces lycéens de Voiron sont assimilés aux casseurs qui ont parfois sévis en marge des manifestations alors que les actions menées en gare de Voiron ont été remarquablement calmes ! D’autre part, c’est la première fois qu’il y a des sanctions pénales suite à une plainte de la SNCF pour ce genre d’action. - Béatrice Vincent pour FO précise que ces jeunes sont sanctionnés parce qu’ils étaient peu nombreux, qu’ils se sont montrés responsables en acceptant de quitter les voies quand les forces de l’ordre sont intervenues et qu’ils ont donné spontanément leur identité. Dans beaucoup d’autres gares les manifestants, plus nombreux, n’ont pas été poursuivis. Il y a donc une injustice flagrante. - Mme Tonon pour la FCPE insiste sur ce sentiment d’injustice et sur l’atteinte au droit d’expression des jeunes que constitue cette riposte disproportionnée de la SNCF et de la justice qui frappe des jeunes qui voulaient seulement dire leur refus du CPE. - Le représentant de l’UD- CGT rappelle que les centrales syndicales qui ont été dans la lutte contre le CPE continuent à agir en suivant avec attention les suites de ce mouvement et notamment les sanctions qui sont prises à Voiron comme ailleurs et feront tout leur possible pour qu’elles soient levées. - Isabelle Puig pour le SGEN-CFDT n‘a rien d’autre à rajouter Réponse du Directeur de Cabinet du Préfet : d’une part il s’engage à transmettre au ministère toutes ces remarques, les lettres des personnalités politiques et les pétitions et à en informer aussi le procureur tout en rappelant que la justice est indépendante du pouvoir exécutif. d’autre part il rappelle que la quasi-totalité des manifestations anti CPE se sont déroulées dans le respect de la loi mais que la loi veille aussi assurer la libre circulation des personnes et que cette liberté n’a pas été respectée quand les trains ont été bloqués. Des voyageurs mécontents ont d’ailleurs écrit aux responsables politiques pour protester. Plusieurs membres de la délégation rappellent que toutes les grèves entravent ponctuellement la circulation des transport en commun ou des voitures et surtout que ces actions de blocage de trains se sont déroulées avec beaucoup plus d’ampleur et de fréquence dans d’autres villes sans qu’il n’y ait aujourd’hui de poursuites judiciaires contre tous les manifestants impliqués -Béatrice Vincent pour FO fait remarquer qu’en tant que professeur d’histoire, de géographie et d’éducation civique, elle rappelle aux lycéens que la République c’est d’abord l’égalité de traitement pour les citoyens devant la loi or cette valeur républicaine semble ici bien vaine. - JP Gilquin pour FO rappelle qu’en démocratie, le peuple est souverain et que s’il se mobilise et obtient satisfaction il ne doit pas être pénalisé à posteriori pour cette mobilisation. Comment se fait-il que la SNCF, service public et que la justice de la République ne tiennent pas compte de ce fonctionnement évident de la démocratie ?
Date de création : 10/07/2006 @ 09:58
Dernière modification : 22/09/2006 @ 23:22
Catégorie : 06 - Comptes rendus
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